« Septembre 1971, je suis de retour à Paris avec mon diplôme de Harvard. Je vais au dojo de Maître Noro. Un style tout en élégance, en élongation, une pédagogie très claire qui décompose les phases d’un mouvement. Apparemment, un style adouci par rapport à une phase précédente, plus martiale. Mais les anciens suivaient-ils l’évolution de leur maître? L’assistant principal racontait une anecdote : Maître Noro démontrait avec un assistant stoïque, une forte torsion du poignet. A la fin, l’assistant ne bouge pas son poignet : il était cassé ! Et l’assistant principal de souligner les vertus guerrières : endurer la souffrance. Je suis les cours jusqu’en 1974. Je suis pris par mes activités de psychothérapeute, et ne reprendrai contact avec l’enseignement du maître que des années plus tard. Janvier 2000, je franchis de nouveau la porte du dojo. Odyle est toujours à son poste, à l’entrée. Je suis déconcerté par le Kinomichi : c’est, et ce n’est pas de l’Aïkido ! Alors, c’est quoi ? Je dirai que c’est le cheminement de Maître Noro sur l’Aï, l’harmonie, au cœur du système conçu par le fondateur, Maître Ueshiba. » Le voyage d’un maître, entre Ciel et Terre, p.208