« Cette capacité du corps à s’embraser fut la leçon que je reçus au dojo. Bien qu’intuitivement je l’eus saisi enfant, il me fallut attendre l’âge adulte pour que j’accédasse à la compréhension. D’abord un fond de teinte foncée suivi de l’application de touches claires, le geste du peintre révélant la lumière renonçait aux objets et aux personnages. Avec une économie de pigments, faisant abstraction de la part sombre, il exposait des parcelles de clarté qui, à travers notre regard, devenaient chair, bois et fer. J’en conçus qu’à l’instant où l’on pourrait désespérer de la parcimonie des moyens, nos gestes atteignent un plus haut degré de vérité, par la vertu même de cette pauvreté. » Le voyage d’un maître, entre Ciel et Terre, p302