« J’aimais voir ce maître qui avait tant donné et enseigné qu’il s’économisait sur le tard, évitant de ressasser ce qu’il avait transmis pendant 40 ans. Il n’avait plus le besoin de faire la bête de foire, le bras inflexible, la posture indéracinable. À ceux qui souhaitaient prendre la direction des prouesses, des prodiges et autres miracles, ce que le bouddhisme appelle la recherche des pouvoirs surnaturels, Noro senseï opposait une retenue, il ouvrait un temps pour la vision. Il laissait flotter sur sa leçon un parfum un rien désuet, d’un temps où la modestie faisait toute la politesse. Il se contentait d’inviter à contempler son jardin, son verger d’où il appelait ses élèves. » Le voyage d’un maître, entre Ciel et Terre, p101