« Une culture nous traverse de ses filaments, comme un mycélium, pour nous maintenir unis, malgré l’exil en une terre extrême au lieu qui nous porta en premier. Elle nous vivifie et nous prête une cohérence et une logique sur une Voie qui peint une terre, île surgissant des parchemins, peuplée de maîtres rencontrés sur un rivage de lavis.

Pour revenir à la démarche de Noro senseï, je le comprenais comme suit : «Comment vaincre si le cœur de mon adversaire s’y oppose? Comment établir une Grande Paix si l’amertume de la défaite agite son esprit? Comment justifier l’usage de la violence si le résultat est si imparfait et si éphémère?» Pour Noro senseï, il fallait que notre action, voire notre présence, touche le cœur des hommes. Il voulait durer, pacifier durablement. Il y avait une puissance d’espoir inconcevable dans la leçon qu’il nous donnait. » Le voyage d’un maître, entre Ciel et Terre, p79