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« Mon livre n’est pas conçu à la gloire de Noro Masamichi en tant que personne. Il est destiné à approfondir l’étude de son enseignement. À ce titre, je pouvais aussi multiplier les images de techniques, mais là encore je souhaitais éviter un écueil qui serait de verser dans le « fétichisme matérialiste ». L’art du Maître est plus qu’une collection de clés et de projections. Il est un art, aussi vaste que n’importe quel art, jaloux de sa liberté, rugueux quand on le tutoie. Il est fondé sur l’observation de la Nature, manifestée par ses forces et ses splendeurs. Pour saisir l’esprit du Maître – par Maître, j’entends la chaîne des maîtres qui a trouvé en Noro Masamichi son maillon actuel -, il faut suivre son regard et Noro senseï regardait l’arbre, le Ciel immense et profond, la pousse neuve au jardin.
…Noro senseï nous enjoignait d’agrandir notre espace, de l’occuper pour le faire vivre, avec l’autre. Cet autre, il le voyait multiple comme les images apposées sur les murs de son dojo. Son espace de pratique et d’étude, il le situait entre le portrait de Ueshiba Moriheï senseï et une calligraphie de sa main, un tableau de paysage de montagnes et d’eaux et un autre d’une cavalcade de chevaux. » Le voyage d’un maître, entre Ciel et Terre, p211-212. Photographie de Nguyen Thanh Thiên 2016